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CRITIQUE Avec «Configuration du dernier rivage», le prix Goncourt évoque «la fin de vie» sur le mode élégiaque.
Par ERIC LORET
La semaine dernière, on avait essayé d’écrire un poème de Michel Houellebecq : «Nos corps nus allongés dans une laverie / Se sont regardés blancs comme deux Vache qui rit.» Il y avait bien la métrique classique coupée à intervalles réguliers (3+3+3+3 = un alexandrin), la rime plate comme la vie, la trivialité clinique industrielle («Vache qui rit»), un Eros passablement fatigué, désir mort, cadavre comme un gisant. Mais c’était un peu court et l’on avait en outre commis deux erreurs graves au début du second vers : une coupe 2+4 au lieu de 3+3 et le rejet de «blancs» loin de «corps» qui en fait presque l’adverbe de «regarder», afféterie inutile que Houellebecq ne se serait jamais permise.
Un pied de nez au ratage
Heureusement, Configuration du dernier rivage est venu nous détromper en cinq parties, cinq stases allant de «l’étendue grise» (sans capitales) à «plateau», en passant par «mémoires d’une bite». Pour son cinquième recueil, Michel Houellebecq continue d’évoquer la «fin de partie» ou la «fin de vie» et l’«échec total» sur un mode antitragique, banal, qui fait un pied de nez au ratage (dont on ne peut dire qu’il soit la qualité principale de l’auteur).
Le ton est apparemment élégiaque, évoquant dès le premier poème l’être cher disparu («Par la mort du plus pur / Toute joie est invalidée / […] Il faut quelques secondes / Pour effacer un monde») puis, rapidement, l’amour comme mystification voire séparation, mais teintée d’éternité : «Nous vivrons mon aimée sans aucune ironie, / Et nous achèterons peut-être des canaris / […] Et plus je te connais, plus mon regard est fixe.»
A lire Configuration du dernier rivage, on a le sentiment d’une perte irréparable, d’un cancer toujours à venir, #enviedemependre, mais la douleur sourde, presque occultée, est heureusement toujours grotesque de rire, comme dans les toiles de James Ensor, et donc d’autant plus amère : «Le spectacle assez dégoûtant / De ces deux cadavres à lunettes / Nous aurait fait grincer des dents / Si nous avions été honnêtes.»
Ça frotte, mais ça ne résiste jamais, adieu la dialectique, «C’est la face B de l’existence, / Sans plaisir et sans vraie souffrance / Autre que celles dues à l’usure, / Toute vie est une sépulture». Chez Houellebecq, pas de négatif, «la vie n’a rien d’énigmatique», tout est déjà là, c’est-à-dire finalement déjà mort : ataraxie. Au point que la littérature elle-même paraît menacée, «Et à quoi bon écrire des livres / Dans le désert inattentif ?»
Au milieu de ce vide, parfois, un cri s’échappe, une méchanceté. On reprochera sans doute encore à l’écrivain sa célèbre misogynie, pour telle épigramme directement inspirée de Martial : «Tu te cherches un sex-friend / Vieille cougar fatiguée / You’re approaching the end, / Vieil oiseau mazouté.» Mais, d’une part, Houellebecq s’inscrit clairement dans une tradition (il reprend le vocabulaire baudelairien et mallarméen) et d’autre part, la gent masculine n’est pas en reste de sarcasmes - ou de vérité honteuse : «Les hommes cherchent uniquement à se faire sucer la queue /Autant d’heures dans la journée que possible / Par autant de jolies filles que possible. / En dehors de cela, ils s’intéressent aux problèmes techniques. / Est-ce suffisamment clair ?»
Easy-listening franco-goguenard
En Baudelaire de supérette qui s’assume, il se partage entre l’éternité et un balisage serré de son territoire par la «ritournelle» comme disait Deleuze, à savoir l’air que je sifflote quand je fais le tour de mon territoire, quand je m’en éloigne ou quand j’y retourne. C’est une des fonctions chez lui de la fadeur : ses poèmes pourraient aussi bien être des chansons. Jadis d’ailleurs, en 2000, Présence humaine était un disque orchestré par Bertrand Burgalat, champion de l’easy-listening franco-goguenard, et une tournée dans la foulée. Les titres de Houellebecq signifient toujours cette clôture du territoire, depuis Extension du domaine de la lutte jusqu’à cette Configuration du dernier rivage en passant par la Possibilité d’une île et, évidemment, la Carte et le Territoire.
Mais l’aspiration opposée, cosmique, persiste («Dans un sens, il est plutôt agaçant de constater que je conserve la faculté d’espérer»), et c’est le lexique scientifique, l’épithète dénotative qui sont chargés ici de la représenter : «L’épuisement central d’une nuit sans étoile» (page 13) répond par exemple à ce tercet : «Sous le ciel de valeur "uniforme", / A équidistance parfaite de la nuit, / Tout s’immobilise» (page 91). Tout est déjà pourri, mais il existe une mesure, des faits. L’univers houellebecquien semble celui de la supernova. Quelquefois pourtant, dans un coin, une erreur vive se glisse et échappe : «Le danseur s’en va, / Personne ne le suit.»
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Dana SHISHMANIAN À : 30/03/2013
Je vous transmets le message poignant d'un libraire ami: ne laissons pas
mourir la Lucarne! Armel, nous serons là!
Dana
-----Message d'origine-----
De : la lucarne [mailto:lalucarnedesecrivains@gmail.com]
Envoyé : samedi 30 mars 2013 19:09
À : undisclosed-recipients:
Objet : La solidarité n'est peut-être pas un mot vain
Chers amis,
Depuis septembre, rien qu'à Paris, une librairie indépendante ferme
ses portes chaque semaine pour être remplacée par des commerces plus
rentables de fripes, de frites ou de fric.
Chaque semaine une librairie récente ou centenaire, spécialisée ou
généraliste, de livres modernes ou anciens, technique ou littéraire,
met la clé sous la porte, à Paris. Mais aussi dans toute le France.
Lorsqu'il s'agit d'une grande enseigne sise aux Champs-Elysées et de
ses satellites concernant mille emplois, on en parle. On parle de
cette chaîne de bouquins, de disques ou de culture en palettes qui a
trouvé plus requin qu'eux sur Internet, mais pas des centaines de
disquaires qu'elle a fait disparaître, et des librairies aussi...
Crise, concurrence déloyale, loyers excessifs, marges réduites, ventes
sauvages, liseuses numériques, les librairies indépendantes ferment
une à une, quelles que soient les raisons évoquées. Bientôt on
empaillera les libraires pour les musées, à côté du poète inconnu et
de l'écrivain en herbe.
La librairie-galerie de la Lucarne des Écrivains participe depuis
bientôt sept ans à la vie de l'écrit et de la création sous de
nombreuses formes, littéraire, poétique, théâtrale, orale ou chantée,
à travers la peinture, la sculpture, la photographie, la gravure, le
dessin, par ses rencontres ou ses expositions, ses récitals ou ses
spectacles, ses moments conviviaux et culturels, à un rythme élevé
(120 soirées par an, une vingtaine d'expositions). Elle publie
également une Gazette de La Lucarne avec l'association qui porte son
nom, à l'origine de sa création. Tout cela par la seule ressource de
ses ventes de livres.
Aujourd'hui, et ce n'est pas un poisson d'avril, la librairie comme
ses activités sont menacées. Malgré des milliers d'écrivains ou
d'artistes passés entre ses murs, la solidarité économique ne
fonctionne plus. Chiffre d'affaires en berne depuis un trimestre, La
Lucarne des Écrivains semble être une des prochaines victimes de la
longue hécatombe que nous avons évoquée. La mort, cela n'arrive pas
qu'aux autres...
Alors jeudi 4 avril prochain à 19h30, une soirée de soutien sera
organisée. Votre présence physique est souhaitée ou, à défaut, une
commande de livres à la librairie est la bienvenue. Venez donc ce
soir-là, avec le sourire, des idées, une bouteille et un saucisson à
la main...
La solidarité n'est peut-être pas un mot vain.
Armel Louis
La Lucarne des Ecrivains 115 rue de l'Ourcq 75019 tél 01 40 05 92 19
M°Crimée, ligne 7
site : http://lalucarnedesecrivains.wordpress.com/
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Quinzième édition du "Festival Populaire de Poésie Nue"
Camille de Archangelis
Quinzième édition du "Festival Populaire de Poésie Nue" samedi 25 mai 2013. Ouverture au public de 9 heures à 22 heures. Gymnase Angelo Parisi, 162 boulevard Paul Vaillant-Couturier 95190 Goussainville (FRANCE). Cette grande fête de l'amitié et de la création est organisée par Camille de Archangelis et Walter Pietropoli avec le soutien des associations ARPO, ERYA, NanterrePoévie et Asselaf, des revues Libelle et Le Moulin de Poésie et des Editions des Archives Bidard et de l'Obsidienne. 100 participants venus de Belgique, du Congo, du Gabon, d'Algérie et de toute la France.
Salon du Livre avec des auteurs, des éditeurs, des libraires et des revuistes. Invité d'honneur le poète Roland Nadaus. Salon Artistique avec des artistes peintres, des sculpteurs et des photographes. Invité d'honneur le photographe José-Maria Gil Puchol. Figure de proue de cette rencontre :le poète Michel Prades. Muse de ce quinzième "F.P.P.N." : Estelle Thirion. Salon de l'Artisanat d'art et des Oeuvres vestimentaires avec la présence exceptionnelle de Marie-Christine Vernès.
Tout au long de la journée, aubades à l'orgue de Barbarie par le groupe ORGUENVILLE. Marathon de la poésie mis en scène par les revues Libelle, Les Cahiers du Sens, Jointure, Le Moulin de Poésie, Portique, l'Etrave, Gong, Lettre(s) et gros plan sur la revue historique créée par le fabuleux Didier-Michel Bidard : l'Ecchymose. Beaucoup d'invités prestigieux dont Richard Taillefer dont les textes illustreront les oeuvres de Malika Adrar et Guy Chaty dont les textes illustreront les oeuvres de Jonathan Testa. Entrée libre et gratuite.
Renseignements et inscriptions : camilledearchangelis@free.fr
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Lutter contre la déforestation au Brésil, une photo après l’autre
Robin Andraca
28 mars 2013 | Agenda, Culture, Expositions, Guide, Magazine | PrintLaisser un commentaire
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Credit : Fondation Anne Fontaine
Informations pratiques
"Trees in Focus", du 30 mars au 8 avril 2013
Sotheby's, 1334 York Ave, New York, NY 10021
Toutes les informations ici
SUR LE MÊME SUJET FONDATION ANNE FONTAINE
Anne Fontaine au secours de la forêt brésilienne
“On a taillé dans cette forêt de façon intense“. Christine Dutreil ne mâche pas ses mots La directrice de la fondation Anne Fontaine parle de la Forêt atlantique, qui longe le littoral brésilien, rongée par l’industrialisation à marche forcée du pays – il ne reste aujourd’hui que 7% de sa superficie initiale.
Du 30 mars au 8 avril, la fondation organise une exposition de photographie, à Sotheby’s, pour alerter l’opinion publique sur les dangers de cette disparition. Dans le cadre de “Trees in Focus”, 35 photographes du monde entier ont accepté de donner à la fondation 40 photos réalisées autour d’un thème commun : l’arbre. ”Si on veut mobiliser, on pense qu’il faut associer des artistes à notre projet. C’est dans l’ADN de notre fondation”.
La fondation Anne Fontaine a été lancée en 2011 par la célèbre créatrice de mode pour lutter contre la disparition des forêts au Brésil. Elle travaille avec le soutien de l’UNEP, le programme environnemental des Nations Unies, et des ONG locales (comme Instituto Foresta Viva ou l’Instituto Terra).
En organisation l’exposition à New York, Anne Fontaine espère trouver des relais pour l’aider dans sa lutte. « Il y a une grosse communauté brésilienne à New York, qu’il n’y a pas forcément à Paris », selon Christine Dutreil. Les photos seront également vendues aux enchères sur le site de Paddle8.
Cela n’empêchera pas l’exposition de voyager. Si les dates ne sont pas encore arrêtées, “Trees in Focus” verra également Paris, Sao Paolo et l’Asie où l’exposition s’arrêtera dans trois villes (non définies).
Lors de l’exposition à New York, un livre, regroupant toutes les photos, sera également mis en vente. Tous les bénéfices seront reversés à l’association.
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